Valentin VERNEUIL
De La Prat's à la Concorde
Le parcours remarquable de Valentin Verneuil, élève en PTSI/PT au lycée en 2012-2014. Ingénieur UTBM en 2018 désormais opérateur d'essai chez Mawashi au Canada, il a présenté un exosquelette au défilé du 14 juillet 2019.
J’ai effectué mes années de lycée en série scientifique spécialité Science et Vie de la Terre option Physique au Lycée Anna Judic de Semur-en-Auxois. J’effectuais en parallèle une formation de jeune sapeur-pompier pour en apprendre plus sur les gestes de secourisme, d’incendie, mais aussi pour les compétitions sportives. Après une mention bien au Bac, j’ai choisi d’intégrer la classe préparatoire PTSI de Cluny. Pourquoi cette petite ville plutôt que Dijon par exemple ? Tout simplement car je venais d’un milieu principalement rural et Cluny paraissait intéressante pour sa petite taille, parfaite pour rester dans un environnement chaleureux et reposant, propice aux études. Je ne connaissais rien du domaine de la mécanique et des Sciences de l’Ingénieur, ayant pris un cursus scientifique plutôt orienté vers les sciences humaines et la biologie.
En arrivant, j’ai été incroyablement surpris par l’esprit de camaraderie qui y règne, dès la première année, sans doute lié à l’internat pour tous. C’était une première pour moi, mais cela m’a permis de vivre soudé pour affronter le changement de rythme des études préparatoires. De plus, Cluny comportait un petit effectif, éloignant tout esprit de compétition entre les élèves comme dans d’autres grosses CPGE. La solidarité instaurée depuis plusieurs générations d’élèves entre la première année et la seconde était très appréciée afin d’assimiler les connaissances plus vite et d’apprendre à mieux gérer son temps. La deuxième année fut très belle aussi, car les appartements sont peu chers et le fait que toute la promotion soit étalée dans cette petite ville, fait que la communication et l’entraide entre les élèves ne changent pas. L’enseignement dans la CPGE du lycée La Prat’s fut irréprochable. L’école préparatoire est une étape à passer avec du stress et beaucoup de connaissances à acquérir pour construire son avenir. Honnêtement, c’est ici que j’ai rencontré les meilleurs professeurs de toute ma scolarité, et ce, dans chacune des matières respectives.
Étudier autant de contenus dans un cadre rural, reposant, avec un effectif réduit, apportant un suivi au cas par cas et avec de si bons professeurs, accompagné non pas de camarades, mais de réels amis, ont fait de mes années de CPGE certes, les plus intenses de ma vie sur le plan intellectuel, mais de très loin les plus belles et inoubliables émotionnellement.
En parallèle de cette classe préparatoire, je participais à des formations volontaires militaires pendant les vacances scolaires. Ceci dans le but d’acquérir de l’expérience et du savoir dans ce domaine qui m’a toujours intéressé.
Après avoir passé les concours des grandes écoles avec de bons résultats, c’est finalement à l’UTBM, une école prenant sur dossier que j’ai pu décrocher mon diplôme d’ingénieur. Durant ces trois années, j’ai pu acquérir des connaissances complémentaires et plus concrètes dans le génie, mais je dois avouer que grâce à mes années à la CPGE de Cluny, je possédais de nombreux atouts pour briller dans mes cours d’école d’ingénieur. J’ai pu, là-bas, être responsable d’un club de paintball et m’épanouir dans cette discipline durant 2 ans, pour ensuite choisir de finir mon cursus en double diplôme à l’étranger de l’autre côté de l’Atlantique.
En effet, c’est à Cluny qu’est né mon premier désir de partir vivre au Canada pour une durée encore indéterminée. C’est pour des raisons d’espace, de différences culturelles et de pensées, mais aussi d’envie de voyager que je voulais faire le grand saut.
En 2016, J’ai donc poursuivi une maîtrise en Technologies de la Santé à l’École de Technologie Supérieure de Montréal. Coïncidence, six personnes de ma promotion de CPGE avaient choisi cette année-là de faire soit une maîtrise ou bien un semestre d’étude là-bas. J’ai pu en apprendre beaucoup sur les aides à la personne, la biomécanique et toutes les applications possibles de ce que j’avais appris depuis des années, dans le but d’aider les personnes et améliorer leurs conditions de vie parfois précaires. Après avoir suivi les cours, mais aussi réalisé un mémoire de recherche sur les prothèses métalliques imprimées en 3D aux quatre coins du monde, j’ai décroché mon diplôme de maître en technologie de la santé. À peine un mois plus tard, je suis embauché en tant qu’ingénieur mécanique et biomédical par une compagnie alliant tous les domaines que j’affectionne qui est la défense, la santé et la mécanique. En effet, je suis pris chez Mawashi Science & Technology, une compagnie spécialisée dans les équipements de protections et création d’exosquelettes. Trois mois plus tard, je réussis à ajouter le rôle d’opérateur d’essais dans mes fonctions afin de tester les nouvelles conceptions directement sur moi. Ce travail m’a permis d’être le premier individu équipé d’un exosquelette à défiler devant la tribune présidentielle le 14 juillet 2019 sur les Champs-Élysées, ou encore de tester des matériels toujours plus innovants pouvant s’appliquer aussi bien dans la défense que dans la construction, le médical ou encore la rééducation.
Malgré toutes ces aventures et celles qui m’attendent, mes années de CPGE au lycée la Prat’s ont été un tournant dans ma vie, remplies de merveilleux souvenirs que jamais je n’oublierai.
Valentin VERNEUIL